Il y avait aussi l'hostilité que m'inspiraient les œuvres de fiction "trop autobiographiques". J'avais déniché je ne sais où qu'on ne doit pas mêler autobiographie et imagination, alors que la vérité, tout le monde sait ça, est presque à l'opposé. De plus, les preuves du contraire abondaient autour de moi, mais j'avais choisi de ne pas en tenir compte, car, en fait, les œuvres d'imagination publiées ou inédites qui me touchaient à l'époque et qui me plaisent encore aujourd'hui sont précisément celles qui ont été rendues lumineuses, indéniablement authentiques, par le fait de venir, et il faut en payer le prix, des couches profondes communes à nos existences réelles. Il m'est assez désagréable de ne pas l'avoir, même imparfaitement, compris alors. Le prix à payer était peut-être trop élevé. En tout cas j'ai préféré, petit sot que j'étais, la fantaisie.
Thomas Pynchon
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GAlm 20/07/2010 20:17